Les réserves de gaz naturel de l’UE remplies à 90%, une avance sur les objectifs fixés en 2022
L’UE est « prête pour l’hiver prochain », a annoncé la Commission européenne, avec 90% de ses réserves de gaz naturel déjà remplies, bien avant l’échéance du 1er novembre. Cette date provient d’une décision des Vingt-Sept en 2022, réalisée suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et à l’objectif de réduction drastique des approvisionnements russes. Dorénavant, un cadre législatif contraint les pays de l’UE à atteindre un taux de remplissage de leurs stockages de gaz de 90% au 1er novembre de chaque année. De son côté, la France a atteint 86,69% de remplissage.
L’UE dépasse ses objectifs de réserves de gaz pour l’hiver 2024
La dépendance de l’Europe au gaz russe a donc été significativement réduite grâce à l’augmentation des importations de gaz naturel liquéfié, principalement en provenance des États-Unis, et à un renforcement de l’approvisionnement par gazoduc depuis la Norvège.
Réduction de la dépendance au gaz russe grâce à de nouvelles sources d’approvisionnement
Malgré cela, la Russie continue de fournir du gaz à l’Europe via l’Ukraine. Globalement, l’UE suit le même rythme que l’an dernier, où les réserves de gaz avaient atteint 90% le 18 août. Le stockage de gaz, qui peut couvrir jusqu’à un tiers de la demande hivernale, est essentiel à la sécurité énergétique de l’Europe, souligne la Commission. Kadri Simson, commissaire européenne à l’Énergie, a affirmé que l’UE était prête pour l’hiver et continuera à surveiller les niveaux de stockage dans les mois à venir.
Impact des tensions géopolitiques sur les prix du gaz en Europe
Cependant, malgré cette décision de l’UE, les prix du gaz en Europe montrent une volatilité accrue. Après avoir grimpé en flèche en 2022 et 2023, les prix avaient commencé à baisser dans la première moitié de 2024, mais ils connaissent désormais une remontée. Cette hausse est notamment due à l’offensive surprise de Kiev dans la région russe de Koursk, qui a ravivé les craintes sur l’approvisionnement énergétique. En conséquence, les prix du gaz sur le marché néerlandais TTF ont dépassé les 40 euros par mégawattheure, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis plus de huit mois. Cette récente augmentation des prix, qui a vu le TTF s’élever de 12 % en août, reste éloignée des sommets de 250€/MWh observés en 2022, mais elle pourrait néanmoins avoir un impact rapide sur les factures des consommateurs. Contrairement à l’électricité (en juillet dernier, un rapport sénatorial a été adopté et remet en question l’accord entre EDF et l’État sur la régulation des prix de l’électricité nucléaire), le gaz ne bénéficie plus de tarifs réglementés par les pouvoirs publics, rendant les offres sur le marché, y compris celles destinées aux particuliers, très sensibles aux fluctuations des prix sur le TTF.
Ainsi, malgré une bonne préparation pour l’hiver, l’Europe reste vulnérable aux variations des prix du gaz, principalement en raison des tensions géopolitiques persistantes et de l’instabilité de l’approvisionnement énergétique.
Sources