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Les enjeux de l’énergie face à la dissolution de l’Assemblée Nationale

À la suite de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron, des inquiétudes se sont levées quant à la feuille de route française en matière d’énergies renouvelables et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette décision a provoqué de nombreuses discussions sur l’avenir de l’énergie en France, mettant en lumière les défis et les incertitudes à venir.

Les énergies renouvelables dans les programmes de partis

Ces incertitudes sur les axes d’évolution du secteur énergétique seront d’autant plus grandes dans le cas d’une victoire du Rassemblement National aux législatives. Le programme énergétique du RN exclut en effet l’éolien et le solaire pour miser entièrement sur le nucléaire et l’hydraulique. Pour rappel, lors de sa campagne présidentielle de 2022, Marine Le Pen proposait une vingtaine de nouveaux réacteurs nucléaires, dont dix à livrer dès 2031, délai irréaliste selon les industriels eux-mêmes, et promouvait un démantèlement progressif des parcs éoliens. Un tel refus des énergies renouvelables se heurte nécessairement à l’ensemble des scénarios de transition énergétique, incluant le nucléaire ou non, qui soulignent la nécessité de l’éolien et du solaire en France pour sortir des énergies fossiles. Le besoin de transition énergétique demeure crucial pour répondre aux enjeux climatiques et de souveraineté. Les acteurs du secteur insistent sur l’importance de rappeler ces enjeux à la veille des campagnes des élections législatives. 

Des retards attendus pour les décrets sur les énergies renouvelables

Cette dissolution pèse déjà sur le secteur de l’énergie : le décret sur les objectifs de développement de la filière des énergies renouvelables à horizon 2035 devait être annoncée cette semaine et mise en concertation fin juin. Cette programmation ne pourra vraisemblablement pas être adoptée avant les législatives du 7 juillet. Le futur des « méga-appel d’offres » attendus dans l’éolien en mer (alors que le troisième parc éolien français à entrer en service a été inauguré le mois dernier en Normandie) ou bien du soutien aux gaz renouvelables qui ont déjà atteint les objectifs prévus est questionné sans programmation officielle. L’hydrogène vert n’y échappe pas : attendant depuis un an la stratégie révisée du gouvernement, la filière de l’hydrogène vert attendait la publication de la stratégie à l’été. Les chances qu’elle soit publiée dans les délais sont maintenant moindres. La filière nécessite cependant un soutien aux utilisateurs, la stratégie initiale étant axée exclusivement sur les producteurs.  

Promesses de réduction des factures d’énergie

Au sein du débat anticipé des élections législatives, les prix de l’énergie s’annoncent également comme un sujet crucial.  Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est engagé à baisser la facture d’électricité des Français de 10 à 15% par rapport au tarif actuel d’ici en février 2025. La sortie progressive du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement au plus fort de la crise énergétique s’est en effet traduite par une flambée des factures. Le tarif réglementé a bondi de 40% début 2023 selon Cédric Musso, Directeur de l’action politique de l’UFC – Que Choisir. La promesse de Bruno Le Maire se base sur la production accrue de nucléaire et sur les investissements dans les renouvelables. Cette réduction est également due à la baisse des prix de gros de l’électricité depuis 2023, après une flambée en 2022. Cette annonce peut être vue comme une manière de contrer le RN, qui promet une baisse de 30 à 40% des factures dans son programme pour les élections européennes.

Au lendemain de l’annonce de la hausse de 12% de la facture du gaz prévue au 1er juillet, le RN promet que sa première réforme dans le cas de législatives victorieuses serait l’arrêt de la hausse du prix du gaz. Cette dernière n’a cependant pas été décidée par le gouvernement, mais par la CRE afin de compenser la hausse des coûts d’entretien du réseau de GRDF qui a vu son nombre d’abonnés, supportant ces dépenses, en baisse.  


Sources