Skip to content Skip to footer

Qu’est-ce que les PPA (Power Purchase Agreement) ? 

Développés en France depuis 2018 environ, les Power Purchase Agreement ou PPA sont des contrats de livraison d’électricité conclus entre deux parties, souvent un producteur et un acheteur d’électricité, sur une durée déterminée, généralement entre 5 et 25 ans. Cette vente d’électricité de gré à gré concerne principalement les installations renouvelables et de biogaz.  

Les différents types de PPA : physiques et synthétiques

Les PPAs permettant ainsi de financer la construction, les frais d’investissement, l’utilisation, les frais de fonctionnement, des installations d’énergies renouvelables. Ils représentent donc un avantage pour le producteur, mais aussi pour l’acheteur qui disposera d’un prix fixe de l’électricité sur la durée du contrat. La CRE souligne en effet que les PPA sont « à même de contribuer au développement de nouvelles capacités d’énergies renouvelables, en parallèle des projets soutenus par l’État, sans exposition supplémentaire du budget de l’État au risque de marché ». Pour les acheteurs, ces contrats permettent de garantir leur approvisionnement à un prix donné, en pouvant attester de l’origine renouvelable de l’électricité achetée.  

Les exploitations d’installations d’énergies renouvelables concluent des PPAs avec deux types d’acheteur : les entreprises consommatrices, on parle alors de Corporate PPA, et des négociants en électricité, auquel cas le terme sera Merchant PPA. Le caractère bilatéral de ce type de contrat lui permet de prendre diverses formes et de s’adapter aux parties prenantes du contrat en disposant du principe de la liberté contractuelle.  

Différents types de PPAs se distinguent alors :

  • Les contrats de PPA physiques, partageant la caractéristique de détermination précise de la quantité d’électricité vendue et livrée, se comptent au nombre de trois :  
    • les on-site PPAs, où la livraison se fait de façon physique et directe ;  
    • les off-site PPAs, où la livraison se fait via le réseau public, offrant une plus grande flexibilité géographique ; 
  • Les sleeve PPA, un PPA hors site où un intermédiaire, un fournisseur de services énergétiques, gère les différents processus entre producteur et consommateur.  
  • Les PPA synthétiques, ou virtuels, séparent les flux financiers et d’électricité : l’électricité n’est pas livrée au consommateur, mais le fournisseur de services énergétiques ajoute l’électricité produite à son groupe d’équilibrage et la revend, par exemple à la bourse de l’électricité. Dans ce cadre de PPA, le flux d’électricité est accompagné d’un « contrat for difference » engageant les parties prenantes à verser des compensations financières correspondant à la différence entre le prix spot et le prix négocié.

L’importance croissante des PPAs en Europe

Le marché des PPAs est maintenant bien implanté dans le paysage européen. Néanmoins, la concurrence entre les marchés européens pour attirer les investissements dans les centres de données (datacenter) dans les années à venir pourrait bien le faire évoluer. Selon une estimation de Goldman Sachs, le développement des centres de données et l’électrification devraient entraîner une hausse de 40 à 50% de la demande d’électricité en Europe entre 2023 et 2030. Cette nette augmentation devrait entraîner des répercussions sur les PPA. Certains pays de l’UE obligent en effet les centres de données à prouver l’origine renouvelable de l’énergie utilisée : le moyen le plus simple d’y parvenir est la signature de PPA.   

Sur le marché européen, deux pays semblent avoir le potentiel de devenir incontournable dans le secteur des centres de données et des PPAs. La Finlande, présentant de bas prix de PPAs et des autorisations relativement faciles à obtenir, disposent d’une température ad hoc pour faciliter le refroidissement moins énergivore des centres de données, réduisant ainsi les coûts d’exploitation. L’Espagne, d’un autre côté, présente une stabilité des prix des PPAs solaires au deuxième semestre 2024 tout en affichant les prix les plus bas d’Europe avec 38,5 €/MWh. À titre d’exemple, les prix en France étaient de 69,75 €/MWh sur cette même période. L’abondance de l’énergie bas-carbone ainsi que son caractère bon marché, amènent à penser que l’Espagne pourrait aussi être stratégique dans le développement d’investissement dans les centres de données.