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Positionnement sur les ambitions énergétiques des trois partis majoritaires aux élections législatives 

La campagne éclair pour les législatives du 30 juin et 7 juillet 2024 est consécutive à la dissolution de l’Assemblée nationale. Les candidats ont eu 13 jours pour faire campagne avant le premier tour des élections. Cet article a pour but de décrire les ambitions énergétiques des trois partis arrivés sur le podium du premier tour : la coalition présidentielle Ensemble (21%), le Nouveau Front Populaire (NFP) (28,1%) qui fait suite à un accord entre plusieurs partis de gauche, et Le Rassemblement National (RN) (33,2%). Différents thèmes vont être abordés tels que les énergies fossiles, l’énergie nucléaire, les énergies renouvelables et les prix de l’énergie. 

Visions divergentes sur les énergies fossiles

Le RN souhaite sortir définitivement du charbon, sans mentionner le pétrole, en convertissant les centrales en biomasse. Toutefois, le parti maintient sa position de remettre en question les objectifs de réduction de la consommation d’énergies fossiles. Par opposition, le NFP a une vision beaucoup plus radicale. L’alliance de la gauche souhaite en effet autoriser zéro financement par les banques, en commençant par les nouveaux projets. Le camp de Macron ne s’est pas exprimé à ce sujet, mais l’on suppose que le programme est aligné avec les directives lancées par le Président. 

Les positions sur l’énergie nucléaire

L’énergie nucléaire est également un sujet central dans ces élections face aux avis fortement divergents entre les partis. Le RN souhaite lancer un nouveau plan de relance du nucléaire, cela en investissant massivement dans le nucléaire, avec la promesse de constru ire vingt nouveaux réacteurs, dont six en service dès 2031. En comparaison, le parti Ensemble a une vision un peu plus modérée au sujet de la relance du nucléaire. Avec six nouveaux petits réacteurs déjà prévus, l’objectif serait d’en construire huit supplémentaires (contre vingt pour le RN). Par opposition, le NFP ne souhaite pas développer la filière nucléaire, bien que la feuille de route du parti ne semble pas envisager une sortie du nucléaire. Il y a cependant de nombreux débats au sein de la coalition au sujet de la place de cette énergie dans la transition énergétique française.  

Débats sur les énergies renouvelables

Ce sont ensuite les énergies renouvelables qui sont au cœur des débats politiques, avec à nouveau des positions différentes sur les investissements à réaliser. Le NFP vise haut en souhaitant faire de la France le leader européen dans le domaine des énergies marines, avec l’éolien en mer et les hydroliennes. En opposition, Le RN compte supprimer les subventions aux éoliennes, arrêter les projets éoliens et démanteler progressivement les parcs existants. Le plan du parti pour la transition énergétique serait d’investir dans l’hydroélectricité et la géothermie. Enfin, le camp macroniste a pour but de poursuivre le soutien à l’investissement local pour la transition écologique à travers le « Fonds vert » mis en place en 2023. 

Approches pour le pouvoir d’achat et les prix de l’énergie

Le dernier point majeur dans ces élections est ciblé autour du pouvoir d’achat et des prix de l’énergie. Il y a un but global de diminuer le prix d’accès à l’énergie chez les différents candidats, bien que leur démarche soit différente. Le parti Ensemble a fait la promesse de réduire de 10 à 15% du tarif réglementé de vente de l’électricité (TRVE) en février 2025. Gabriel Attal a notamment promis des économies de l’ordre de 200 € sur la facture des Français pour le prochain hiver. De son côté, le NFP propose également des mesures pour la réduction du TRVE en annulant la hausse de 9.5% entrée en vigueur le 1er février 2024. De plus, le parti promet l’annulation de la hausse de 12 % du prix du gaz prévue pour le 1er juillet 2024. Le RN propose également cette initiative pour diminuer le prix du gaz. En plus de cette mesure, le parti propose de baisser la TVA de 20 % à 5,5 % sur le gaz, l’électricité, le fioul et les carburants, ainsi que de se retirer des mécanismes de fixation des prix du marché européen de l’électricité. Ils souhaitent établir un prix de l’énergie en France basé uniquement sur la production nationale, ce qui, selon eux, pourrait réduire la facture d’électricité des Français de 30 à 40 %.  

En conclusion, les programmes énergétiques des candidats aux prochaines élections législatives en France révèlent des approches variées et parfois divergentes face à la transition énergétique. Le Nouveau Front Populaire mise sur les énergies renouvelables, le Rassemblement National propose des mesures radicales, souvent incompatibles avec les objectifs climatiques, et Ensemble continue de soutenir le nucléaire tout en promettant des baisses de factures d’électricité. 


Sources